Pourquoi les abeilles disparaissent ?
Les problèmes de l’apiculture
La mortalité des abeilles est multifactorielle. Nous savons aujourd’hui que les abeilles meurent principalement à cause du varroa, des carences en nourriture du à la disparition des haies ou encore au réchauffement climatique, aux frelons asiatique ou encore aux pesticides.
Et si tous ses facteurs étaient liés entre eux ?
Et si il y avait un élément physiologique dans le corps de l’abeille qui permettait d’expliquer cette disparition multifactorielle ?
Il y a bien un lien entre le varroa, les frelons asiatiques, le réchauffement climatique, ou encore la disparition des haies : ce sont les corps gras de l’abeille.
Damien Merit
Apiculteur
Les corps gras des abeilles : un élément central dans la disparition des colonies
Le constat est simple et triste. À la sortie de l’hiver, on retrouve des ruches vide d’abeilles, pleine de provision alors que ces mêmes ruches étaient encore belle et pleine d’abeilles à l’automne. Dans ce cas de figure, il n’y a pas besoin de chercher longtemps, c’est un problème de corps gras. Les corps gras, ce sont les réserves que possèdent les abeilles à l’intérieur de leur corps. Les abeilles d’hiver se distinguent des abeilles d’été par la quantité de corps gras. En effet, une abeille d’été a peu de corps gras alors qu’une abeille d’hiver a son abdomen rempli de corps gras. J’insiste sur l’importance de ses corps gras car la longévité des abeilles d’hiver dépend directement de la quantité de corps gras. Autrement dit, des abeilles d’hiver qui n’ont pas suffisamment de corps gras ne pourront pas vivre suffisamment longtemps pour passer l’hiver.
D’où viennent les corps gras ?
Les corps gras sont formés dans le corps de l’abeille au stade larvaire, à condition que la larve n’ait pas subi de carence alimentaire. Ils continuent à se former chez les jeunes abeilles au repos. Pour cela, la quantité de gelée royale doit être présente en quantité optimale et elle doit être d’une excellente qualité. C’est le cas lorsqu’il n’y a pas de carences en pollen. Pour résumer, du pollen en abondance permet aux abeilles de sécréter de la gelée royale de bonne qualité et en quantité importante. Il s’ensuit des abeilles avec des corps gras bien développé qui auront une durée de vie importante. De telles abeilles seront capable de vivre longtemps.
varroa, corps gras : quel est le lien ?
Le varroa est un acarien parasite de l’abeille arrivé en France en 1981.
Pendant longtemps, on pensais que le varroa se nourrissait de l’hémolymphe (le sang) de l’abeille. Des études récentes ont démontré qu’en réalité, le varroa se nourrit des corps gras de l’abeille. Étant donné que la longévité des abeilles est directement liée aux corps gras, on comprend aisément que la présence de varroa dans une colonie réduit la durée de vie des abeilles.
Les abeilles, affaiblis par le varroa, ne seront pas en mesure de bien élever la génération d’abeille suivante, qui aura elle aussi par conséquence une vitalité réduite. On rentre dans un cercle vicieux.
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